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Comment apprendre à se détacher émotionnellement ?

La plupart des grandes philosophies et religions du monde insistent sur la nécessité de se détacher émotionnellement. Et pour cause ! Au quotidien, les occasions de laisser l’affect prendre le dessus sont nombreuses : pensées obsessionnelles, émotions négatives, désirs matériels… Si tu as l’impression que tes émotions contrôlent ta vie, voici quelques clés pour t’aider à trouver le bouton off de tes pensées incessantes et apprendre à évacuer les petits tracas de la vie d’un haussement d’épaules (ou presque).


Bannière article avec le titre "Comment apprendre à se détacher émotionnellement ?"
© Art : Olivia Fraser

Qu’est-ce que le détachement émotionnel ?


Imagine : tu fréquentes quelqu'un de vraiment cool depuis quelques mois déjà. Le courant passe hyper bien, vous vivez des moments forts, tu te projettes. Un jour, sans crier garde, tu reçois un message de cette personne qui t'annonce qu'elle te largue. Le ciel t'en tombe sur la tête, tu es évidemment très déçu·e. Tu te sens comme cette vieille chaussette que tu as dû jeter après t'être rendu·e à l'évidence que tu ne retrouverais jamais sa soeur jumelle.


Dans cette situation, tu as 2 options :

  • Te laisser envahir par la déception et sombrer dans une tristesse abyssale.

  • Essayer de te détacher de cette situation en mettant de côté tes émotions et prendre soin de toi (réussir à parler d’autre chose avec tes potes, t'amuser, travailler en paix, lire un livre, etc.).

Dans un monde idéal, que choisirais-tu ?


Se détacher émotionnellement, c’est savoir mettre de la distance entre soi et ses émotions pour se protéger lorsqu’elles deviennent trop intenses. Un peu comme un bouclier émotionnel ! Dans cette situation par exemple, on pourrait se dire :


« Je suis triste et c’est comme ça. Je ne contrôle pas les sentiments des autres, il n’y a donc rien que je puisse faire pour changer la situation. Je vais mettre ma tristesse de côté lorsqu’elle sera trop intense, pour pouvoir avancer. Je ne la renie pas. Je prendrai du temps pour l’honorer, mais je ne la laisserai pas contrôler ma vie ».

En tant qu’êtres vivants, nous sommes défini·es par notre capacité à ressentir des émotions. Nos émotions sont là, elles vont et viennent en nous en permanence. Inutile donc d’essayer de s’en couper totalement - d’ailleurs, a-t-on vraiment envie d'un cœur tout dur comme de la pierre ?


Traite tes émotions négatives pour ce qu’elles sont : des ressentis passagers qui ne te définissent pas (tu n’es pas triste, tu te sens triste) et qui s'effaceront avec le temps.


Apprendre à mettre de côté tes pensées obsessionnelles t'aidera à :

  • Te préserver énergiquement et psychologiquement,

  • Mieux observer tes réactions émotionnelles, les identifier et les comprendre,

  • Prendre des décisions plus objectives,

  • Continuer de vivre, tout simplement.


Image de Neo dans Matrix qui bloque des billes volantes d'un signe de la main.

Et l'attachement émotionnel dans tout ça ?


Attention : je ne te dis pas qu’il ne faut plus rien prendre à cœur, au contraire ! Tout équilibre émotionnel repose sur une bonne répartition entre investissement et détachement émotionnel.


L’implication émotionnelle est précieuse car elle marque l’attention, l’énergie et l’importance que tu donnes à quelque chose ou à quelqu'un. Sans investissement émotionnel, il n’y aurait plus de relations, plus de connexion entre les individus. Quelle tristesse !


Dans les Yoga Sutra, cet ouvrage vieux de 2500 ans à l’origine de la pratique yogique, Patanjali nous enseigne qu’il existe 2 composantes nécessaire à un chemin de vie vertueux :


1 - Abhyāsa : c’est la passion, l’engagement émotionnel, la consistance et la volonté.

2 - Vairāgya (« dénué de passion »), qui caractérise le détachement émotionnel.


Selon Patanjali, le secret d'une vie épanouissante réside dans cet équilibre : s’impliquer activement dans le monde, tout en veillant à rester désengagé·e émotionnellement (c'est-à-dire ne pas s’identifier aux résultats de nos actions et à nos ressentis).


En suivant cette philosophie, le yoga invite à n’être qu’Amour en aimant profondément, sans attachement. Il nous offre la possibilité de mener une vie moins polluée par les possessions matérielles, les relations toxiques et les pensées négatives.


Se détacher émotionnellement de quelqu’un


On est tou·tes attaché·es aux êtres que l’on aime : la personne qui partage notre vie, nos petit·es, nos parents, nos ami·es, ou même Panpan, notre lapin nain.


Le détachement émotionnel dans une relation ne signifie pas qu'on ne se soucie pas de l'autre. C'est plutôt la compréhension que toutes les relations et tous les corps physiques sont éphémères. Tout a une fin, c’est inévitable. Chacun·e suit son propre chemin. Les liens évoluent. Ces changements font partie intégrante de notre vie.


Si on ne pratique pas le détachement émotionnel, alors on vit dans la peur constante de perdre celles et ceux qu’on aime, et donc dans la souffrance.


Accepter la nature transitoire de tes relations t’aidera à chérir les moments passés avec tes proches et à vivre pleinement, sans attente excessive ni dépendance affective.


Illustration représentant trois corps lumineux flottant au dessus des nuages.

Se détacher émotionnellement d’une situation


Il arrive dans la vie de rencontrer des problèmes devant lesquels on est impuissant·e. C’est comme ça. On n’y peut rien.


Le désengagement mental consiste à reconnaître ses limites et à accepter qu’on ne peut ne pas tout contrôler. Ça ne signifie pas abandonner ses responsabilités, mais plutôt choisir en conscience de ne pas se laisser submerger par des problèmes hors de notre contrôle.


Imagine t’être investi·e au travail pendant des mois dans un projet qui te tenait à cœur. Tu y as mis tout ton temps, toute ton énergie et tous tes efforts. Mais ce projet tombe à l’eau. Au lieu de te laisser emporter par la frustration, tu peux essayer de te dire : « C’est pas la fin du monde. J'ai fait de mon mieux, mais parfois les choses ne fonctionnent pas comme on le voudrait. C’est comme ça. Je vais prendre du recul, apprendre de cette expérience et me concentrer sur de nouveaux projets à venir. »


N’hésite pas à lire l’article « 6 exercices efficaces pour calmer son mental et lâcher prise » si tu souhaites approfondir le sujet !


Illustration de Cruella d'Enfer au volant de sa voiture dans une course poursuite avec le texte : « Moi qui essaie d'exceller dans ma carrière, maintenir une vie sociale, boire suffisamment d'eau, faire du sport, répondre à tous mes textos, survivre et être heureux·se »
« Moi qui essaie d'exceller dans ma carrière, maintenir une vie sociale, boire suffisamment d'eau, faire du sport, répondre à tous mes textos, survivre et être heureuse »

Se détacher émotionnellement du regard des autres


Ah, les goûts et les couleurs !


Vouloir plaire à tout le monde, c'est vain et épuisant. Impossible, en somme. Car on a tou·tes notre propre réalité, et donc des goûts et des avis bien à nous.


Si tu hésites entre deux couleurs d'écharpe et que tu demandes l'avis de 10 personnes autour de toi, il y a fort à parier qu'il y aura des désaccords. Mais finalement, même si 9 personnes sur 10 préfèrent l'écharpe orange, ça ne fait pas de la mauve une écharpe moche. Ce sont juste des opinions.


Se détacher émotionnellement du regard des autres, c’est pareil : c'est ne pas laisser le jugement d’autrui définir ta valeur personnelle ou ton estime de toi.


Alors, quand tu fais face à une critique, rappelle-toi une chose : on ne peut pas contrôler ce que les autres pensent de nous. Par contre, on peut décider de ce qu’on en fait.


Accepte qu’il est impossible de satisfaire tout le monde et que c'est OK. Sois toi-même, et mets plutôt ton énergie dans ton épanouissement personnel. Tu ne seras peut-être pas aligné·e avec tout le monde, mais les personnes que tu attireras seront, elles, des personnes qui t'aiment dans toute ton authenticité. Your vibe attracts your tribe!


Se détacher émotionnellement des biens matériels


On est tou·tes attaché·es à des choses matérielles, que ce soit une maison, un livre, un bijou, un pendule, ou encore des cartes de tarot...


On garde des choses parce qu’on nous les a offertes, parce qu’elles appartenaient à quelqu’un qu’on aime, ou parce qu’on se dit qu’on en aura peut-être besoin un jour. Pourquoi fait-on ces choix ? Parce qu’ils sont liés à l’émotionnel : chaque objet a une histoire, ou est lié à une peur de manquer.


Par exemple, le service en porcelaine de mamie. Je sais qu’il ne m’est pas utile et qu’il prend la poussière dans une boîte au grenier. Je refuse pourtant de m’en séparer parce qu’il a une très grande valeur sentimentale à mes yeux. Qu’est-ce qui m’en empêche ? Mes émotions.


Je ne suis ni Marie Kondo ni Béa Johnson pour te faire une masterclass sur le détachement matériel. Cependant je pense qu’il est important de questionner toutes ses possessions, avec un oeil neuf :


Qu’est-ce que cet objet m’apporte ? Est-ce que je l’utilise ? Pourquoi est-ce que je le garde ? A-t-il une vraie valeur sentimentale ou est-ce que je le garde par principe ? Est-ce une façade ou m’aide-t-il vraiment à m’épanouir ?


"Le détachement, ce n'est pas rien posséder. C'est faire en sorte que rien ne te possède". Ali Ibn Abi Talin

Comment apprendre à se détacher émotionnellement ?


1 - Prends conscience de tes émotions. Commence par observer et accueillir tes ressentis. Nomme-les (tu peux utiliser un modèle de roue des émotions comme celles-ci - en anglais). Ex : je me sens nerveuse.


2 - Cherche les raisons de tes ressentis. Ça t'aidera à conserver une distance émotionnelle. Ex  : je me sens nerveuse parce que j’appréhende mon examen de demain.


3 - Prends du recul. Lorsque tu te sens submergé·e par une émotion, essaie de prendre du recul pour voir la situation dans son ensemble. Pose-toi des questions objectives : est-ce que mon niveau d’investissement personnel est proportionné à la situation ? Ex : je me sens nerveuse car j’appréhende mon examen. Mais j’ai suffisamment révisé pour avoir confiance en moi et me sentir prête. J’ai fait de mon mieux. Finalement si je rate, est-ce si grave ? J’en tirerai des leçons et je retenterai la prochaine fois.


4 - Pratique l'acceptation. Apprends à accepter que certaines choses sont hors de ton contrôle. Accepte que les émotions et les expériences passent, et qu'il est inutile de s'y accrocher de manière excessive. Ex : je me sens nerveuse, et c’est comme ça. Il y a en effet une part d’inconnue, c’est le principe d’un examen. Mais à part faire de mon mieux, je n’ai pas le contrôle sur la situation. On verra.


5 - Pratique la pleine conscience. La pleine conscience consiste à être entièrement attentif·ve à l'instant présent. On ne pense ni à ce qui s’est passé la veille, ni à ce qu’il se passera dans une heure. La méditation est un excellent entraînement, car elle aide à se débarrasser des pensées intrusives et à se focaliser sur ce qu’il se passe dans l’instant. Ex : cet après-midi, je vais me détendre et passer un bon moment avec mes ami·es. Je ne penserai pas au test de demain, je vivrai pleinement cette sortie.


6 - Développe ta compassion envers toi-même : Sois bienveillant·e envers toi-même et reconnais que tu es humain·e, avec des émotions et des réactions plus ou moins fortes. Ne te juge pas sévèrement lorsque tu ressens des émotions intenses. Apprends plutôt à t'observer avec compréhension. Ex : C’est normal d’avoir de l’appréhension la veille d’un examen. Je suis tout à fait prête pour réussir, mais j’ai aussi conscience qu’échouer fait partie des possibilités. Je ferai de mon mieux et je serai fière de moi, peu importe les résultats.


7 - Parle-toi. Utilise des mots rassurants, des mots comme « ça, c’est un souci pour plus tard », « bravo, tu as fait de ton mieux », « c’est OK et c’est même un bon stimulant d’être stressé·e de temps en temps ».


8 - Élargis ta perspective. Essaye de voir les choses sous différents angles. Regarde-toi au travers d’un œil extérieur. Cela peut t'aider à relativiser les situations en réduisant l'importance que tu leur accordes émotionnellement. Ex : comment me sentirais-je si c’était mon amie XX qui devait passer cet examen demain ?


9 - Pratique la détente et la gestion du stress : Trouve des techniques de relaxation qui fonctionnent pour toi, comme la respiration profonde, la méditation, le yoga, et pratique des activités de création (peinture, écriture…) pour t’exprimer.


10 - Laisse-toi des moments pour vivre tes émotions. Tu as besoin de pleurer toutes les larmes de ton corps en écoutant Passenger ? Vas-y ! C’est important d’honorer toutes ses émotions, de les laisser s’exprimer, même celles qui te semblent les plus négatives. Ce n’est pas sain de les garder en toi. Par contre, assure-toi que ce moment de catharsis soit temporisé, puis passe à autre chose une fois terminé.


11 - Entoure-toi des bonnes personnes : N'hésite pas à partager tes émotions avec des personnes de confiance qui t’offriront un vrai soutien émotionnel. Le fait de parler de ce que tu ressens est important et t’aidera à prendre du recul et à mieux gérer tes émotions.


Le détachement émotionnel est un processus qui demande du temps et de la pratique. Alors s’il te plaît sois patient·e avec toi-même et persévère dans tes efforts. Répète-toi ce mantra : “Mes émotions ne me définissent pas”. Rappelle-toi que les relations et biens matériels sont éphémères. Plus tu te familiariseras avec ces principes, plus tu développeras la capacité à te détacher émotionnellement, et moins tu laisseras tes émotions te dicter ta vie.

 
Photo d'Amelle avec en fond une planète colorée et l'espace et le logo Spiritualista. Il est écrit "Tu aimes cet article ? Partage-le !"

Hello, moi c’est Amelle !


Je suis Coach en spiritualité et développement personnel.


J’ai créé mon podcast initiatique, Spiritualista, et développé plusieurs méthodes d'accompagnement pour t'aider dans ton éveil de conscience.


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